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  • L’humain au cœur de l’organisation du travail

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    Alexandre Rispal

    Directeur Général Délégué et Chief Revenue Officer – Assurly

    Twitter : @alex_R_78

    Linkedin : linkedin.com/in/rispal

     

    L’organisation du travail a connu de nombreuses évolutions au cours des deux dernières décennies. La crise sanitaire a accéléré cette tendance avec la généralisation du télétravail. Pour autant, les mutations à l’œuvre ne peuvent se résumer à l’adoption d’un outil, la « visioconférence ».

    Le maintien du lien humain, de la motivation comme vecteur de performance collective a appelé à une créativité managériale qui dépasse largement le cadre des débats abordés dans la presse spécialisée.

    Comment maintenir ce lien humain au service des sociétés et de la Société ? Tel est le principal défi de leadership sur lequel nous devons réfléchir collectivement.

    1. Le Tournant des années 2000 : la mondialisation des pratiques managériales

    Le premier mouvement à l’œuvre durant les années 2000 est le mouvement de mondialisation des pratiques managériales.

    En effet, l’organisation pyramidale des grandes sociétés fondée sur le même modèle que l’organisation administrative a subi une transformation reposant sur un double mouvement : la privatisation de grandes sociétés (l’UAP pour ne donner qu’un exemple parmi d’autres) et l’intégration de modèles de management de sociétés et d’industries déjà mondialisées (L’adoption d’organisations matricielles en est un exemple).

    Sous ce double effet, les hiérarchies statutaires centralisées ont commencé à se fissurer pour laisser la place à un management polyarchique avec de multiples centres de décisions afin d’agir plus efficacement à une échelle plus petite. Cette tendance à eu de profonds effets positifs en libérant les énergies et plus d’efficacité malgré, il faut le reconnaître, des complexités réelles de mises en œuvre.

    1. Les méthodes agiles et le modèle startup infuse dans les organisations depuis 2010

    Après la déception des Dot.com et l’éclatement de la bulle startup en 2001, une nouvelle vague de startups est apparue au début des années 2010 grâce au développement fulgurant des applications. L’écosystème d’innovation s’est densifié au niveau conceptuel par rapport à la première vague des années 2000 et les méthodologies agiles avec des circuits de décisions courts ont infusé dans toutes les organisations (grands groupes, PME, administrations).

    Si tout n’est pas parfait il s’agit d’un mouvement majeur responsabilisant l’ensemble des agents économiques et aplanissant encore plus les pyramides managériales et les rôles et attitudes attendus. Un nouveau modèle de collaborations interpersonnelles apparaît : plus factuel (Que l’on songe à la transparence des backlogs dans les sprints), plus responsabilisant, plus motivant.

    1. La crise sanitaire de 2020 accélère le principe de responsabilité des « entrepreneurs-salariés » et la nécessité de maintenir du lien humain

    Alors que l’aplanissement des hiérarchies et la responsabilisation progressent dans toutes les organisations, la crise sanitaire propulse le télétravail comme la norme de facto. Plébiscité lors du confinement de mars 2020, il est aujourd’hui analysé avec plus de recul.

    Les risques psycho-sociaux de cette méthode de travail sont loin d’être négligeables. Le télétravail doit être accompagné de bonnes pratiques (par exemple éviter trois heures de réunions non-stop en visioconférence), de rituels, de maintien du lien avec les équipes, clients, collègues. Des points de rencontres en physique doivent également être maintenus régulièrement.

    Les défis à relever sont immenses pour les organisations car le passage au tout télétravail a fini de transformer les collaborateurs en « entrepreneurs-salariés » sous l’effet de l’aplanissement des hiérarchies, de la responsabilisation dans l’exécution du travail et maintenant dans la virtualisation des espaces de travail.

    Ce défi est le nôtre et il faudra le relever dès 2021.