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Livre blanc 2020

  • Imaginer l’assurance de demain : téléchargez le livre blanc

    LB.jpgDemain l’assurance est un espace d’échanges dédié à l’assurance dans un cadre convivial, informel mais hautement professionnel, sans recherche de développement commercial.

    Cette structure du type Think Tank organise des rencontres d’échanges, notamment sur des thèmes prospectifs avec pour ambition d’émettre des avis et recommandations à destination des dirigeants du secteur.

    Ses travaux ont démarré en 2019 sur le thème : l’assurance en 2040 ; ce Livre Blanc reprend les interventions, réflexions, commentaires de ces activités.

    LB Actes 1 et 2.pdf

  • Assurance 2040 – Raison d’être de l’assurance #1

    michel-revest.jpg1ère partie de la contribution de Michel Revest au livre blanc Imaginer l’assurance de demain.

    Les êtres humains en société ont des besoins premiers, ceux de leur survie. Satisfaire ces besoins oblige les êtres humains à s’inscrire dans le temps pour créer la capacité à s’alimenter, se loger dans des habitats adaptés, construire les infrastructures qui constituent la matière des sociétés.

    Il leur a fallu s’organiser dans des périodes se comptant en années, dizaines d’années et bien plus.

    Avec la naissance des sociétés, naissent la solidarité et la mutualisation des risques sans lesquelles elles ne peuvent exister.

    Ensuite, avec ces organisations sociales matérielles et sociales et la création des richesses indispensables pour la survie puis la vie sociale qui les accompagnent, viennent les risques (incendie, menaces naturelles de toutes sortes, environnement hostile, appropriations illégitimes de toutes natures, guerres entre tribus et peuples …).

    La préoccupation assurantielle est constitutive de toutes les  sociétés pour limiter ou faire face aux risques matériels et sociaux. La tribu et le village  reconstruisent les cahutes détruites, ou remplacent les récoltes perdues.

    Le raisonnement est identique pour la satisfaction des besoins plus sophistiqués nés des échanges, du commerce et de l’industrie au fil des siècles.

    L’assurance sous ses formes rudimentaires (solidarité d’unités sociales de base) ou les plus évoluées est liée structurellement, « quasi naturellement », au développement de nos sociétés. Ces dernières ont besoin de solidarité et de mutualisation, pour exister d’abord, pour se développer ensuite.

    L’assurance est une condition nécessaire du progrès économique comme humain, oubliée des économistes … du moins de certains.

    L’assurance est présente dès les origines des sociétés, dès les premiers besoins, de façon  embryonnaire, rustique, pour devenir de plus en plus sophistiquée avec le développement économique, la création de richesses qui ne peuvent être créées sans garanties contre leur destruction  (le désordre social de ces pertes serait trop grand et le risque de consacrer des ressources pour les créer ne serait pas pris), la cohésion sociale (santé, vieillesse, travail, incapacité,  accidents …).

    La vérité d’une assurance-pilier, élément constitutif de la société (de toutes les sociétés même primitives)  est celle de nos sociétés passées sans laquelle elles n’auraient pu exister. L’assurance est au final la prévoyance de nos sociétés ; elle donne l’épaisseur du temps à celles-ci ; elles préparent leur futur ; elle leur permet un avenir, ce qu’avait compris Attali.

    L’assurance a été ainsi un des privilèges régaliens des Etats au même titre que la monnaie, la force armée, le pouvoir législatif.

    Son rôle de pacificateur des  sociétés (entre générations, groupes sociaux, classes, peuples), et de ferment indispensable au développement ont conduit les Etats à être les assureurs des sociétés pour des pans entiers de risques (protection sociale), ou en être les garants, être le recours ultime en cas de défaillance. L’assurance ne peut faillir ; elle est si essentielle qu’elle ne peut faire défaut.

  • Assurance 2040 – L’assurance dans un monde d’entrepreneurs #2

    Blandin.jpg2ème partie de la contribution d’Olivier Blandin au livre blanc Imaginer l’assurance de demain, téléchargeable ici

    Des solutions adaptables et annuelles.

    Demain, ces solutions perdureront. En parallèle, pourraient émerger des systèmes de couverture « universels » (destinés à l’ensemble des indépendants), ou « à la demande » pour tenir compte de la discontinuité des activités des Free Lances et indépendants.  Le modèle de la protection des personnes peut évoluer entre une assurance collective permanente (garantie 24/24 – 7/7) et des garanties liées à la mission (prise de garantie on line).

    Dans un système de type « universel», pourrait être mis en place un système de protection sociale complémentaire du régime général, spécifiquement destiné aux Free Lances et Indépendants. L’objet : les couvrir en permanence de manière universelle du début de leur activité à la retraite.  Pour le financement de ce régime universel, quelles solutions ? Un financement uniquement à la charge des freelances et indépendants, un financement à parité donneurs d’ordre et freelance Indépendants, un financement partagé avec la collectivité ?  Lorsque l’on parle de couverture ou de prestations sociales, toutes ces pistes méritent d’être explorées. Si le financement de la protection sociale des indépendants venait à être partagé, le freelance perdrait de son attractivité financière pour les donneurs d’ordre / employeurs. Seul resterait l’avantage de flexibilité face aux lourdeurs du contrat de travail en CDD ou CDI. Doit être également pris en compte les enseignements liés à des régimes de type intermittents et ses possibles dérives. Les enjeux devenant beaucoup plus lourds compte tenu du nombre d’indépendants freelances évalués à plus de 20% de la population active en 2040.

    Ce produit « universel » pouvant être distribué en ligne par des assureurs, par des courtiers ou par des plateformes et intégrée dans des bouquets de service.

    Dans une seconde approche, la couverture sociale de l’indépendant (Santé Prévoyance, Epargne-Retraite) pourrait être aménagée en lien avec son activité discontinue avec les phases de mission, prospection, intermission. En un mot des phases d’activité et de non activité.  Aux phases d’activité pourraient correspondre des phases de cotisation à taux majorés pour tenir compte des niveaux de revenus supérieurs. Les phases de non activité permettant des possibilités de réduction, voire de suppression des cotisations, (avec ou sans maintien des prestations). Cette forme d’assurance à la demande permettrait une plus grande flexibilité pour les indépendants freelances. La résiliation pluriannuelle popularisée par la loi Hamon et autres réglementations devenant la norme, et la tacite reconduction devenant l’exception. L’assurance à la demande pouvant être poussée encore plus loin avec la possibilité de rachat de sports dangereux.

    Cette dualité universelle / à la demande pourrait également être dupliquée selon les mêmes schémas pour les assurances de responsabilité.  Un système de responsabilité civile professionnelle universelle avec des cotisations et des montants de garantie minimale activable en fonction des périodes d’activité vs un système de RC PRO activable suivant les phases d’activité et résiliable à tout moment.

    Le futur du travail introduisant donc une plus grande flexibilité dans la mise en place des couvertures d’assurance au profit des freelances et indépendants.

    Impact sur la distribution

    Quel sera l’impact en termes de distribution ? Pour paraphraser André Malraux « la distribution de l’assurance sera multicanale ou elle ne sera pas ! ».

    Distribution multicanale, quelle définition ?

    Qu’entendons-nous par multicanal ? L’acceptation traditionnelle présente le muticanal comme le moyen de mieux « toucher » le client ou le prospect, et de lui offrir des possibilités larges pour répondre à la sollicitation de l’assureur.  Aujourd’hui l’approche multicanale, « omnicanal » ou « phygitale » est la possibilité offerte au client ou prospect de contacter son assureur par tous moyens, et au moment où il le souhaite.

    Distribution multicanale et future of work

    La distribution omnicanal appliquée au monde des free lances et indépendants entraine la généralisation d’offres en ligne :

    • Dotées de tous les outils digitaux, espace clients, signature en ligne, chatbot, personnalisation, comparateurs en ligne, selfcare …
    • Disponibles sur tous supports tablettes, smartphone, PC, MAC.

    Par l’utilisation d’offres personnalisables et d’outils de selfcare, le freelance / indépendant acquiert son autonomie et bâtit sa couverture sur mesure en s’appuyant sur les outils digitaux disponibles. Cette couverture sur mesure lui permet également de déclencher la couverture avec les garanties souhaitées à tout moment et de l’arrêter avec la même flexibilité, si l’activité l’exige !

    Dans ce meilleur des mondes, virtuel, peut-on n’offrir aux freelances indépendants qu’une offre en ligne ?  La réponse pourrait être affirmative. Compte-tenu de la complexité croissante des produits de santé prévoyance, et de l’obligation de conseil existant en matière d’assurance, force est de reconnaître l’obligation de remettre de l’humain au sein des process digitalisés. Cette présence humaine pouvant prendre la forme de Hot Line H24 ou de forces de vente spécialisées mobiles destinées à accompagner les indépendants dans une approche de proximité. L’idéal étant sans doute un mix entre approche terrain et  relation client à distance.

    Distribution intermediée : arrivée et développement de nouveaux prescripteurs

    Dans une logique de distribution multicanale classique, la distribution du produit d’assurance est initiée par le porteur de risque et intermédiée par les réseaux traditionnels : Agents Généraux, Courtiers, Banquiers, … ou vente directe.

    La révolution digitale peut entrainer la création de groupes affinitaires qui regroupent des communautés d’assurés et leur permet de recréer des mutualités. Les freelances et indépendants ont une commune difficulté à vendre leur expertise, et recourent si nécessaire à des plateformes, des structures de mise en relation entre indépendants et entreprises. Quels que soient le nom de ces structures, leur objectif commun est de fidéliser les freelances et indépendants partenaires. La mise en place d’offres packagées intégrées dans les bouquets de service au profit des indépendants peut répondre à ce besoin.

    Vers un changement de la nature des offres

    L’assurance pivotant d’une assurance tournée vers les objets  et ou les personnes vers des couvertures et garanties tournées sur les usages.

    A ce titre, des bouquets d’assurance sont développés par les compagnies au profit des indépendants et freelances et se concentrent sur quatre domaines

    • Résidentiel,
    • Déplacements,
    • Responsabilités,
    • Santé Prévoyance.

    Le bouquet Résidentiel a vocation à couvrir l’assuré quel que soit son mode de résidence : propriétaire, locataire, sous-Locataire, utilisateur d’un espace de coworking, à titre gracieux ou onéreux. Cette assurance modulable répondant aux besoins des freelances et indépendants de couvrir leur activité quels que soient le lieu et le mode d’occupation de locaux retenu.

    La dimension Déplacement reprend également l’ensemble des codes de la nouvelle économie des usages avec la mise en place d’assurance spécifiques couvrant les aspects covoiturage, auto-partage, sans oublier l’achat et la location à titre personnel, voire le véhicule autonome.

    La dimension Responsabilité accorde à l’indépendant ou au free-lance d’être couvert à la demande, quelle que soit son activité.

    La protection sociale (santé prévoyance) classique du salarié comme explicité précédemment sous forme de contrats collectifs santé prévoyance migre vers des contrats individuels modulables à la demande. Ces contrats pouvant comprendre un socle souscrit par l’indépendant et éventuellement complété par les entreprises clientes. La prévoyance de l’indépendant se transforme également par la mise en place de couvertures à la demande pour couvrir sur des durées limitées des sports dangereux ou des pratiques à risque.

    Il ne s’agit à ce stade que de projections. Seul l’avenir nous dira quelle sera vraiment le profil de l’assurance en 2040. L’idée étant aujourd’hui dans le cadre de notre think-tank de nous projeter et de proposer ou d’anticiper  le futur de notre Industrie dans une logique « demain l’assurance ! ».