Raphael Jabol
Raphaël Jabol est le cofondateur et CEO d'Avostart. Raphaël a grandi à Bobigny en Seine-Saint-Denis ; c'est pourquoi il est particulièrement sensible aux questions d’accessibilité du droit.
Il est diplômé de Sciences Po Paris et de la Johns Hopkins University. Raphaël a contribué au lancement de produits à New York, Paris ou encore Rio de Janeiro au sein du Groupe L'Oréal avant de lancer Avostart.
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Demain l’assurance : S’achemine-t-on vers des stratégies tout digital ou le phygital trouvera-t-il toujours sa place ?
Raphael Jabol : Les besoins juridiques sont souvent à l’origine d’une importante charge mentale pour les utilisateurs : suspension d’un permis de conduire, relation entre propriétaire et locataire ou retard de livraison etc. C’est pourquoi ils souhaitent obtenir des réponses rapides et précises par des experts. Ces problématiques du quotidien sont pourtant difficilement résolues en raison du coût, de la difficulté à trouver un professionnel compétent et de la complexité du droit.
Grâce à la technologie, une simple requête débouche sur une recommandation personnalisée et optimisée qui simplifie considérablement l’accès au droit. Par ailleurs, les outils digitaux permettent une meilleure réactivité grâce à l’évaluation de la satisfaction quasi instantanée des utilisateurs ou la mise à disposition de canaux de communication adaptés à chaque besoin.
La dématérialisation rend néanmoins difficile l’identification des interlocuteurs : service clients de site internet non joignables ou basés à l’étranger. Ceci est bien souvent une source d’anxiété et/ou de frustration pour les utilisateurs. Au vu des enjeux inhérents à un besoin juridique, le contact physique avec un professionnel du droit demeure, en effet, indispensable pour garantir un lien de confiance avec le client et le rassurer rapidement sur ses interrogations légales.
En définitive, nous pensons que le phygital sur ce type de problématiques aura toujours sa place.
Demain l’assurance : L’innovation part-elle de la technique ou du client ?
Raphael Jabol : L’innovation pour créer une réelle rupture d’usage doit répondre à un besoin client.
Les besoins juridiques sont le quotidien des français : achats sur internet, problèmes de caution, dégâts des eaux, amendes, etc. Pourtant, 4 français sur 5 s’estiment incapables de trouver une solution lorsqu’ils font face à un problème juridique. C’est en partant de ce constat, qu’il est alors possible de trouver de réelles solutions ayant un impact positif significatif pour le client. Plus les freins ou difficultés rencontrées sont clairement identifiés plus l’innovation sera génératrice de valeur pour le client.
Plus globalement, la détermination des besoins du client permet de développer efficacement des solutions technologiques - utilisation du mécanisme test & learn, nouvelles fonctionnalités, service plus intuitif - vouées à assurer la pleine satisfaction du client.
Demain l’assurance : Startups et grands groupes assurantiels : ennemis ou complémentaires ?
Raphael Jabol : Les grands groupes assurantiels détiennent une excellente expertise métier du fait de leur taille et de leur ancienneté. L’intégration de l’innovation au sein de leurs structures constitue néanmoins un coût important dont le processus est souvent complexe et long à mettre en place. Les startups, quant à elles, encore en phase de construction, sont plus agiles pour appréhender ces évolutions technologiques. Par nature, il est plus facile de s’adapter aux usages, continuellement changeants.
La collaboration entre grands groupes et startups est la clé pour permettre l’accès à l’innovation au plus grand nombre. Par ailleurs, elle accélère considérablement le transfert de compétences dans les deux sens.
Un écosystème vertueux se consoliderait en unifiant d’un côté, la solide expérience des compagnies d’assurance et de l’autre, la facile adaptabilité technique des startups.