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Demain l'assurance - Page 17

  • La Sécurité Sociale au cœur de la démocratie

    1ere couv livre SS-JPD.JPGUn ouvrage de Christian Oyarbide et Jean-Pierre Daniel, sous la direction du Cercle Vivienne

    Il est frappant de constater l’ignorance qui entoure, aujourd’hui, les fondements de notre système de protection sociale y compris chez ceux qui prétendent le réformer.

    Ce que proposaient, en 1945, le Conseil National de la Résistance, Pierre Laroque, Ambroise Croizat était, ni plus moins, que l’instauration d’une démocratie sociale, socle de la démocratie tout court.

    Aujourd’hui, la Sécurité sociale est, dans l’esprit de beaucoup, une institution, une sorte d’entreprise d’assurance étatique qui, de plan de redressement en plan de redressement, et de déficit en déficit, ne parvient pas à garantir à tous les français l’accès aux soins alors qu’elle consomme 9% du PIB au seul titre des dépenses de maladie.

    Pour éclairer cette trajectoire, une première partie du livre propose un historique des avancées et des crises qui amènent à cette situation, très éloignée des objectifs généreux des pères fondateurs.

    Mais, le système de sécurité sociale français n’est évidemment pas le seul au monde. Une seconde partie présente succinctement les régimes de quelques pays qui s’appuient sur des principes très différents du notre, qu’il s’agisse des Etats Unis, de Singapour, ou, plus près de nous, de l’Espagne ou de la Hollande.

    Le troisième volet donne la parole à des acteurs majeurs des dernières décennies. Syndicalistes, dirigeants de mutuelles, hauts fonctionnaires, ont été interrogés à partir d’un guide d’entretien : la synthèse de leurs propos apporte un éclairage édifiant sur les tensions qui dessinent la Sécurité sociale telle que nous la connaissons aujourd’hui.

    Dans le même esprit, nous avons questionné certains de ceux qui sont aujourd’hui aux commandes d’organismes de protection sociale complémentaire – l’ADN du Cercle Vivienne. Ces dirigeants ont été invités à exprimer leurs visions du futur, tout particulièrement sur l’articulation entre l’assurance obligatoire et les régimes complémentaires.[1]

    Enfin, avec liberté - et parfois provocation – l’ouvrage propose six scénarios d’évolutions du système français de protection sociale et notamment de l’articulation entre régimes obligatoires et complémentaires. Au global, un livre à multiples entrées, qui n’impose pas un point de vue mais qui ambitionne d’alimenter la réflexion à partir de regards croisés qui ont en commun la volonté de mettre – ou remettre – la sécurité sociale au cœur de la démocratie.

    [1] Etienne Caniard, Gaby Bonnand, Gilles Johannet, Jacques Nozach, Jean Claude Mallet, Jean Sammut, Guy Vallancien, André Renaudin, Arnaud Chneiweiss, Bruno Gabellieri, Djamel Souami, Jean-François Tripodi, Philippe Mixe, Pierre François, Quentin Bériot, Stéphane Junique.

     

  • Imaginer l’assurance de demain : téléchargez le livre blanc

    LB.jpgDemain l’assurance est un espace d’échanges dédié à l’assurance dans un cadre convivial, informel mais hautement professionnel, sans recherche de développement commercial.

    Cette structure du type Think Tank organise des rencontres d’échanges, notamment sur des thèmes prospectifs avec pour ambition d’émettre des avis et recommandations à destination des dirigeants du secteur.

    Ses travaux ont démarré en 2019 sur le thème : l’assurance en 2040 ; ce Livre Blanc reprend les interventions, réflexions, commentaires de ces activités.

    LB Actes 1 et 2.pdf

  • Assurance 2040 – Raison d’être de l’assurance #1

    michel-revest.jpg1ère partie de la contribution de Michel Revest au livre blanc Imaginer l’assurance de demain.

    Les êtres humains en société ont des besoins premiers, ceux de leur survie. Satisfaire ces besoins oblige les êtres humains à s’inscrire dans le temps pour créer la capacité à s’alimenter, se loger dans des habitats adaptés, construire les infrastructures qui constituent la matière des sociétés.

    Il leur a fallu s’organiser dans des périodes se comptant en années, dizaines d’années et bien plus.

    Avec la naissance des sociétés, naissent la solidarité et la mutualisation des risques sans lesquelles elles ne peuvent exister.

    Ensuite, avec ces organisations sociales matérielles et sociales et la création des richesses indispensables pour la survie puis la vie sociale qui les accompagnent, viennent les risques (incendie, menaces naturelles de toutes sortes, environnement hostile, appropriations illégitimes de toutes natures, guerres entre tribus et peuples …).

    La préoccupation assurantielle est constitutive de toutes les  sociétés pour limiter ou faire face aux risques matériels et sociaux. La tribu et le village  reconstruisent les cahutes détruites, ou remplacent les récoltes perdues.

    Le raisonnement est identique pour la satisfaction des besoins plus sophistiqués nés des échanges, du commerce et de l’industrie au fil des siècles.

    L’assurance sous ses formes rudimentaires (solidarité d’unités sociales de base) ou les plus évoluées est liée structurellement, « quasi naturellement », au développement de nos sociétés. Ces dernières ont besoin de solidarité et de mutualisation, pour exister d’abord, pour se développer ensuite.

    L’assurance est une condition nécessaire du progrès économique comme humain, oubliée des économistes … du moins de certains.

    L’assurance est présente dès les origines des sociétés, dès les premiers besoins, de façon  embryonnaire, rustique, pour devenir de plus en plus sophistiquée avec le développement économique, la création de richesses qui ne peuvent être créées sans garanties contre leur destruction  (le désordre social de ces pertes serait trop grand et le risque de consacrer des ressources pour les créer ne serait pas pris), la cohésion sociale (santé, vieillesse, travail, incapacité,  accidents …).

    La vérité d’une assurance-pilier, élément constitutif de la société (de toutes les sociétés même primitives)  est celle de nos sociétés passées sans laquelle elles n’auraient pu exister. L’assurance est au final la prévoyance de nos sociétés ; elle donne l’épaisseur du temps à celles-ci ; elles préparent leur futur ; elle leur permet un avenir, ce qu’avait compris Attali.

    L’assurance a été ainsi un des privilèges régaliens des Etats au même titre que la monnaie, la force armée, le pouvoir législatif.

    Son rôle de pacificateur des  sociétés (entre générations, groupes sociaux, classes, peuples), et de ferment indispensable au développement ont conduit les Etats à être les assureurs des sociétés pour des pans entiers de risques (protection sociale), ou en être les garants, être le recours ultime en cas de défaillance. L’assurance ne peut faillir ; elle est si essentielle qu’elle ne peut faire défaut.